BON DEPART POUR LES 30 FIGARISTES

Il était 15h00 lorsque le comité de course donnait le départ de la Solo Concarneau en baie de la Forêt. Et, malgré l'empressement des figaristes, c'était un "bon départ". Sur les pontons ou sur le plan d'eau en cours de procédure, la tension était latente. Trente figaristes, parmi les meilleurs de la classe qui s'alignent sur une régate à quatre semaines du départ de la Solitaire du Figaro, c'est rarement pour faire un parcours de santé ... Si la majorité d'entre eux disent être à Concarneau pour tester les réglages de leur bateau, leur jeu de voiles neuves ou trouver le bon rythme, ils sont aussi là pour s'observer et montrer à leurs concurrents de quoi ils sont capables.

Rapidement, la flotte se divise en deux groupes sur le plan d'eau. A droite notamment, Yann Eliès (Queguiner Matériaux - Leucémie Espoir), Claire Pruvot (Port de Caen Ouistreham), Thierry Chabagny (Gedimat), Fredéric Duthil (Sepalumic) ; à gauche, les skippers que l'on retrouve en tête ce soir : Morgan Lagravière (Vendée), Jérémie Beyou (Maître CoQ), Paul Meilhat (Skipper Macif 2011), Nicolas Lunven (Generali). A la première marque de passage, Linuen, qui marque la sortie de la baie de la Forêt, c'est un vendéen, Morgan Lagravière, qui s'offre la première place devant les finistériens familiers des lieux ... Impressionnant par son aisance et sa vitesse, le Champion de France de Course au Large en Solitaire 2012, devance Jérémie Beyou (Maître CoQ) et Paul Meilhat (Skipper Macif 2011).

Les 30 skippers sont donc partis pour un parcours de 340 milles. Après le raz de Sein, les concurrents contourneront les Pierres Vertes, marque de parcours au sud de l'île d'Ouessant, qu'ils devraient attendre vers 2 heures dans la nuit de lundi à mardi. Ils redescendront ensuite vers l'île d'Yeu en laissant Belle Ile à tribord. Puis ils reviendront à Concarneau sans marque de passage avant les Birvideaux.

A 19h00, la flotte reste très groupée dans le sud de Penmarch, sous spi et plein vent arrière. Alors que le soleil décline, c'est à une guerre d'empannages que se livrent les skippers, ça promet ...

Agence KAORI

« C’était une belle course, intense, assez difficile avec un plateau très relevé, des skippers mondialement connus  comme concurrents (Armel Le Cleac’h, Michel Desjoyeau, Yann Eliès,  Jérémie Beyou…) et avec qui il a fallu composer tout au long de la course. Les conditions météorologiques ont été assez difficiles, on a eu un coup de vent avec des rafales à 35-40 nœuds et même une rafale qui a atteint 44 nœuds à un moment : c’était musclé et très intéressant.

Je suis satisfait parce que j’ai vraiment joué aux avant-postes tout au long de la course. Après un bon départ, je suis passé 3^ème à la bouée de dégagement et j’ai tenu cette position toute la 1^ère journée. Ensuite, je me suis maintenu en 4^ème position tout au long de la course jusqu’au moment où mon spi s’est malheureusement déchiré quelques heures avant l’arrivée. J’ai été obligé de naviguer sous petit spi alors que les autres étaient sous grand spi, dans ces conditions, c’était impossible de contenir mes assaillants, Nicolas Lunven et Jérémie Beyou m’ont alors doublé.

Je finis cette course en 6^ème position avec cette petit frustration des deux places perdues mais dans l’ensemble je suis très content de ma course parce que désormais je navigue au contact des meilleurs skippers de cette série. D’ailleurs, dans Course au large, je suis cité parmi les gros bras de la série, au même titre que Le Cleac’h et Eliès, ça fait plaisir et ça confirme mes progrès. Cela dit, j’ai encore quelques axes de travail à approfondir, il y a certaines phases où j’ai besoin de travailler la vitesse, j’ai senti des petits coups de mou, des petites hésitations sur les réglages et ça ça ne pardonne pas. Les gars qui ont 15 ans d’expérience en Figaro n’ont plus de doutes et ils décollent très vite, moi j’entame ma 3^ème année en Figaro et j’ai envie de travailler encore pour progresser.

Photos : B.Gergaud Puis JP Giraud

Quelques heures avant le départ, il ne lui restait qu’à régler le mât, vérifier le niveau de gasoil dans le bateau et peaufiner sa météo, Xavier, quasiment prêt, nous livrait de bon matin sa vision sur l’ICOM CUP, 1ère course de la saison :

« L’ICOM CUP, c’est une course au format idéal pour démarrer la saison, et c’est surtout l’occasion de concrétiser la préparation hivernale. On se remet dans le bain, on retrouve les jaugeurs, le comité de course et les coureurs qu’on n’a pas croisés depuis longtemps sur les pontons. C’est le retour de « l’ambiance course », très différente par rapport aux entraînements, ça fait plaisir !
Cet hiver, je me suis beaucoup entraîné (huit semaines !), j’ai donc délaissé un peu la préparation technique du bateau mais je me suis bien rattrapé ces derniers jours, le Figaro Hérault-Starter est prêt à se dégourdir la quille !
Après ces semaines intenses d’entraînement, je me sens prêt et comme d’habitude, je ne fais pas de pronostics, j’ai une place à défendre, bien sûr (Xavier a remporté l’ICOM CUP l’année dernière), mais j’évite de me mettre sous pression : à « la tension » je préfère « l’attention », le principal, c’est de se concentrer sur sa course.
La météo ne va pas nous ménager, la mer et le vent vont se calmer mais les fichiers météo sont très divergents pour les jours à venir : de nombreux changements de vent et des situations complexes s’annoncent, ce sera difficile à gérer, à anticiper, mais très intéressant ! »

Vous pourrez suivre Xavier grâce à la cartographie du site, réactualisée toutes les demi-heures et la nuit aussi !

Photo : crédit J.Thorn
Le site de la course :        http://www.icomcup.fr/course.html
La cartographie :        http://www.icomcup.fr/cartographie.html
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